La ligne Maginot
En racontant l’histoire de la 100e Division d’Infanterie, ce serait une erreur que d’omettre une explication sur la ligne Maginot. C’est un unique réseau de forteresses reliées par voie souterraine, presque impossible à pénétrer et contrôlé par l’armée allemande en 1944. La présence des forts détermina la nature des affrontements entre les deux puissantes armées et fut au centre de combats livrés entre décembre 1944 et mars 1945, jusqu’au jour de la libération de Bitche.
Ceci est l’extrait d’un livre, « La Chute de la France », qui explique le rôle de la ligne Maginot avant l’invasion allemande de 1940.
Pendant les années 1930, les Français avaient construit la ligne Maginot, des fortifications sur la frontière allemande. La ligne avait pour but de décourager une future invasion allemande et diriger les Allemands vers la Belgique, où pourraient leur être opposées les meilleures divisions de l’armée française. Un tel affrontement était préféré à une répétition des circonstances de la Première Guerre mondiale, durant laquelle le territoire français fut défiguré par les combats. Le segment principal de la ligne Maginot s’étendait de la frontière suisse jusqu’à Longwy. La zone au nord était couverte par les Ardennes. Le général Philippe Pétain déclara que les Ardennes étaient « impénétrables », tant que des « dispositions spéciales » étaient mises en œuvre. Si toutefois elles étaient franchies, le général pensait que les forces ennemies seraient prises en tenailles à la sortie. Le commandant en chef français, Maurice Gamelin, pensait comme le général que la zone était invulnérable, précisant que les Ardennes n’avaient « jamais favorisé de grandes opérations militaires ». Les jeux de guerre français de 1938, avec le scénario d’une attaque blindée à travers les Ardennes, laissèrent à l’armée l’impression que la région était en grande partie impénétrable et que la forêt, en plus de l’obstacle de la Meuse, laisserait aux Français le temps de réunir leurs troupes pour contre-attaquer. (Julien Jackson – The Fall of France, 2003)

En résumé, de 1935 à 1939, les Français bâtirent une ligne de forteresses le long de leur frontière, mais pas le long des Ardennes du côté du Luxembourg, car les montagnes sont censées servir de barrières naturelles contre les envahisseurs. La partie nord de la frontière, celle commune avec la Belgique, n’avait pas non plus de forteresses. On pensait que les Français et les Anglais pourraient y converger pour repousser les Allemands.
Malheureusement, en mai 1940, l’armée allemande lança deux offensives majeures, traversa les Ardennes, coupa la route aux armées française et britannique pour les isoler et les coincer à Dunkerque. Six semaines plus tard, les forces allemandes étaient à Paris, en train d’accepter la soumission capitulation française. Parmi les positions stratégiques acquises par les Allemands, on compte le contrôle de la ligne Maginot. Ce réseau de positions puissantes et lourdement armées donnait un avantage essentiel aux Allemands dans le contrôle de la région.
La 100e Division d’Infanterie fut entraînée pour la prise de la ligne Maginot. En décembre 1944, ils commencèrent leur marche vers Bitche.

Cette forteresse était le point le plus renforcé de la ligne Maginot. Les forts et fortifications aux environs formaient « l’Ensemble de Bitche », l’objectif de la 100e Division d’Infanterie. Il est localisé dans les Hautes Vosges, au nord de Strasbourg. La citadelle est unique à cause de sa position proéminente et stratégique. Le roi Louis XIV avait commandé l’édification de la structure au XVIIe siècle pour défendre la France. Quand les forteresses de la ligne Maginot furent construites dans les années 1930, elles furent placées dans des zones clés, pour décourager l’ennemi et défendre la frontière si nécessaire. La ligne Maginot comprenait des murs lourdement fortifiés, un réseau de tunnels souterrains, et un chemin de fer pour le ravitaillement, et toutes les structures nécessaires à l’hébergement de troupes.
« L’Ensemble de Bitche » était un bastion de forts dont Simserhof, Freudenberg, Schiesseck, Otterbiel et le Grand Hohekirkel. Ils sont tous interconnectés et se supportent les uns les autres.